« Délier les nœuds pour renouer du lien » : le groupe de parole de victimes d’abus sexuels actif à Virton depuis quatre ans

C’est en 2020, que le groupe de parole ‘Délier les nœuds pour renouer du lien’ a vu le jour à l’initiative de Catherine Dedriche, psychologue et directrice administrative du Service de Santé Mentale de Virton. Comment fonctionne ce groupe ? Quelles conditions pour participer ? Réponses dans notre article.
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C’est en 2020, que le groupe de parole ‘Délier les nœuds pour renouer du lien’ a vu le jour à l’initiative de Catherine Dedriche, psychologue et directrice administrative du Service de Santé Mentale de Virton. Comment fonctionne ce groupe ? Quelles conditions pour participer ? Réponses dans notre article.  

Un lieu de parole pour les femmes et hommes victimes d’abus sexuels

Le groupe de parole basé à Virton, appelé ‘Délier les nœuds pour renouer du lien’, est ouvert aux adultes, femmes et hommes, ayant été victimes d’abus sexuels dans l’enfance ou à l’âge adulte.

« Face à la complexité du trauma sexuel, se rassembler autour d’un vécu semblable permet de créer du lien, de briser le silence, de sortir de l’isolement social et de faciliter l’exploration des ressources de vie » nous explique Catherine Dedriche, psychologue et directrice administrative du Service de Santé mentale de Virton à l’initiative du groupe. 

« Le partage et les réflexions qui résultent des différents parcours aident les membres du groupe à redevenir acteurs de leur propre vie, » poursuit-elle.

Importance des entretiens préalables des victimes par les psychologues

Le groupe thérapeutique est animé par deux psychologues. Avant d’intégrer un groupe, des entretiens préalables sont organisés.

« Au minimum deux entretiens individuels préalables sont proposés avec les deux psychologues qui animent les groupes, » souligne Catherine Dedriche. « Ces deux entretiens permettent à la personne de décider si le projet lui convient, et permettent à l’équipe de vérifier si celle-ci entre dans les conditions pour être acceptée dans le dispositif. Il est assez rare qu’un refus soit posé par l’équipe du SSM. Parfois, il peut être conseillé de débuter un travail psychothérapeutique au préalable, ou de prendre le temps de se stabiliser, si la personne vient juste de vivre l’abus ou que la levée traumatique est récente, et peu abordée/travaillée au préalable. »

« Si aucun mot n’a jamais été posé au préalable, que la personne se met en danger lorsqu’elle aborde le vécu traumatique, et qu’aucun membre de son entourage ne la soutient dans la démarche, la capacité à tenir pourrait être compromise. La capacité d’engagement est également vérifiée (est-ce que la personne est bien présente aux RDV fixés, à l’heure, ou est-elle confuse lorsqu’elle arrive ?). »

Est-ce le bon moment pour participer ?

Dans le premier entretien, l’équipe explique comment est conçu le dispositif et propose aux personnes de réfléchir si celui-ci pourrait leur convenir et si c’est le bon moment pour elles. « Si elles se sentent prêtes à participer au groupe thérapeutique, elles doivent le manifester en recontactant le service pour un second rendez-vous.  Elles y raconteront brièvement leur vécu, et expliqueront leur parcours thérapeutique. Enfin, leurs objectifs et attentes seront nommés. »

15 séances au total

Lors de la première rencontre de groupe, les participants co-construisent le cadre des séances, pour être ensemble dans un cadre clair et sécurisant (confidentialité,…) et nomment leurs attentes.

« Les thématiques abordées au fil des 15 séances sont vastes : ne plus être seul(e) se sentir compris(e), les émotions (honte, colère), la compréhension des symptômes, le rapport à leur propre corps et à celui des autres, la sexualité, la parentalité, la protection des enfants, la justice, l’affirmation de soi, la non-reconnaissance des faits par l’entourage, les relations sociales, la volonté de sortir de la survie, etc » explique Catherine Dedriche.

« Les animatrices proposent parfois un média ou une thématique, mais les participants sont libres d’y prendre part ou non. Les victimes sont également considérées comme les expertes de leur vécu, et les animatrices sont davantage présentes en tant que garantes du cadre et de la circulation de la parole. »

Une seizième séance d’évaluation (du cheminement de chacun et du dispositif) a lieu trois mois après l’arrêt du groupe.

Prochaines séances d’inscription en novembre prochain

La prochaine session de 15 séances débutera début novembre 2024. Les personnes peuvent faire la demande en téléphonant au service quand elles le désirent.

Tél.: 063/21 79 20